ANNEE 1791
FORMAT in-4 19 CM X 23.5 CM
à PARIS DE L’IMPRIMERIE ROYALE MSCCXCI/ 1791
BANDEAU gravé en PAGE 1
6 PAGES
PROVIENNENT D’UN RECUEIL DE TEXTE/ TRACE DE RELIURE
PETITES TRACES D HUMIDITE
SIGNATURE D’ADMINISTRATEURS
ETAT COURANT
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=========================> VOIR HISTORIQUE
HISTORIQUE
SOURCES
https://eric-denis.wifeo.com/organisation-de-larmee-republicaine-pendant-la-revolution.php
AUTEUR ERIC DENIS
EXTRAIT
L’armée républicaine pendant la révolution
La désorganisation initiale
En 1791, avant que la menace extérieure ne se précise, l'assemblée constituante ne s'intéresse que peu aux questions militaires. La plupart des doléances militaires qui lui sont présentées dans les cahiers de revendications se rapportent à la nourriture et à la solde ou à des questions personnelles; il n'est guère question d'une réorganisation de l'armée. Le système de recrutement de l'armée régulière reste inchangé, mais les milices, ou troupes provinciales, sont supprimées en mars 1790 car incompatibles avec la Garde nationale.
La garde nationale
La garde nationale est née d'un mouvement spontané qui, parti de Paris dés 1789, se propage rapidement dans les villes. Un état de juin 1790 mentionne 2.571.000 citoyens inscrits dans les gardes nationales. Mais l'aptitude de ces troupes à faire campagne est dans l'ensemble à peu prés nulle. Le dessin ci-contre réalisé par Antoine Glédel, représente un fusillier de la garde nationale en 1791.
Leur armement, obtenu par prélèvements, réquisition ou pillage des dépôts locaux, est insuffisant et hétéroclite. De plus leurs cadres sont élus et, si certains bataillons de garde nationale choisissent les anciens cadres des milices, beaucoup d'autres élisent des éléments dénués de la moindre expérience militaire. La valeur militaire de ces troupes est en conséquence très relative.
Le commandant des trois départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et du Doubs écrit au ministre de la guerre "le mode de nomination des officiers a produit des effets malheureux et ridicules, les intrigants, les grands parleurs et les grands buveurs l'ayant emporté dans la concurrence".
L’indiscipline et les désertions
La création des gardes nationales a définitivement tari le recrutement par engagement volontaire de l'armée régulière. En outre dans cette armée régulière les actes d'indiscipline, refus d'obéissance, émeutes, révoltes même, se multiplient. En janvier 1790, vingt régiments ont chassé leurs chefs.
Le nombre des déserteurs s'accroit sans cesse. Un rapport officiel du 1er mars 1790 admet le nombre de 30.000 déserteurs, bien qu’en réalité il y en ait au moins 35.000. Les hommes ne sont pas les seuls à déserter, les cadres le font également, soit à l'intérieur, soit à l'extérieur en émigrant.
L’émigration
Au début de la Révolution les cadres subalternes, issus surtout de la petite noblesse, sont dans l'ensemble favorables au nouvel état de choses. Même la loi de mars 1790, permettant à tous l’accès au rang d'officier, ne soulève pas chez eux d'opposition.
Mais en 1790 les atteintes répétées à la personne royale commencent à émouvoir la noblesse. Dés Le début de 1791, les démissions commencent et peu après l'émigration prend de l’ampleur. Le serment de fidélité exigé, dont bientôt le nom du roi est banni, précipite le mouvement en août 1791. L'indiscipline des troupes et l'atmosphère de suspicion dont sont entourés les officiers nobles ne sont pas non plus sans influence.
Les chiffres de l’émigration sont peu vérifiables, mais on peut, semble-t-il, admettre que sur 9.500 officiers en service en 1789, 5.000 au moins démissionnent ou émigrent. Il ne restera plus dans l'armée qu'un millier de nobles environ. Les armes les plus touchées sont l'infanterie et la cavalerie. L'artillerie, et le génie qui lui est rattaché, le sont moins en raison du caractère plus démocratique du recrutement de leurs officiers.
Pour combler les vides il faut recourir à un avancement considérable. Si certains des nouveaux officiers promus, tels que Hoche, Marceau, Championnet, Jourdan, Oudinot ou Lecourbe, manifestent dès le début de réelles qualités, la majorité est médiocre et tous les chefs s'en plaignent. De nombreux quartiers-maîtres (officiers comptable) parviennent en quelques mois aux grades de commandant ou de colonel, uniquement en raison des notions d'administration qu'ils possèdent. Quant au cadre d'officiers généraux, il n'existe plus. Les nouveaux venus ne s'affirmeront que plus tard. Un seul général, aventurier de talent, Dumouriez manifestera une réelle valeur.
En 1791, quand la menace extérieure se précise, l'armée régulière, alors seule force en état de faire campagne, est profondément atteinte. Les jeunes cadres des volontaires de 1791 fourniront plus de ressources, mais il faudra quelques années avant que les meilleurs d'entre eux ne se révèlent et ne se forment.
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